Terainui TEIHOTU, séminariste.

Je me présente Terainui TEIHOTU, 29 ans, séminariste pour l’archidiocèse de Papeete (Tahiti-Polynésie française). Je suis actuellement en formation au séminaire Notre-Dame de l’Espérance à Orléans en 1ère année de théologie (2nd cycle) cela fait donc 4 ans sur le sol métropolitain. 


 Être un séminariste, c’est quoi ? C’est un homme qui, au cours de sa vie, a entendu une petite voix du Seigneur et senti ce désir de Le suivre et de Le servir en tant que prêtre. Le séminariste a un temps de discernement et de formation qui dure en moyenne 7 ou 8 ans, selon le parcours de chacun. 

Pour ma part, j’ai senti cet appel à l’âge de 7 ans lorsque j’étais avec mon grand-père qui est diacre permanent. Avec lui, j’ai côtoyé l’archevêque et les prêtres de Tahiti, qui ont été pour moi source de cet appel pour être serviteur, d’où je me suis posé la question “pourquoi pas moi ?” ou bien “je veux être comme lui”.

En 2021, c’est alors que j’ai décidé en toute liberté d’entrer au séminaire pour commencer ma formation. Peut-être que vous vous posez la question, mais pourquoi est-il à Orléans alors qu’il est pour le diocèse de Papeete ? Le séminaire de Tahiti a fermé ses portes en 2019 du fait du manque de professeurs, d’accompagnateurs et aussi de séminaristes. Notre archevêque, en concertation avec son conseil, a alors pris la décision de délocaliser le séminaire en France. Il avait le choix entre le séminaire de Toulon et autres mais il a opté pour Orléans car le séminaire propose un parcours très différent des autres.

La spécificité, c’est qu’il y a, tout d’abord, une propédeutique (Année Notre Dame du Chemin) intégrée au séminaire avec des remises à niveaux par rapport à la langue et à d’autres matières comme la Bible, le Credo, l’histoire de l’Eglise. Ensuite le séminaire d’Orléans est interdiocésain, interculturel avec la présence des 5 continents (Ile Maurice, Seychelles, Vietnam, Chine, Polynésie, Guadeloupe, Haïti, Afrique et la France métropolitaine).

Rien qu’avec ça nous pouvons voir et vivre ce qu’est l’Eglise catholique, une Eglise universelle.  Cela n’a pas été facile pour moi, déjà le fait de quitter son pays, sa famille, le climat surtout mais aussi notre manière de vivre que ça soit niveau social, foi ou autres. Par exemple, en Polynésie, le vouvoiement n’existe pas car pour nous, cela met directement une barrière dans la relation avec l’autre ; il a fallu que je m’adapte très sérieusement dès mon arrivée en Métropole. Cependant, je me dis à chaque fois, que je ne suis pas venu ici pour mon propre intérêt mais pour mon peuple, pour les autres et particulièrement pour le Christ.  

Pour finir, je suis très heureux de venir régulièrement (tous les 15 jours du jeudi soir au dimanche) ici à la paroisse Bienheureuse Marie Poussepin pour ma formation. Normalement, je suis dans la paroisse pour une durée de 2 ans. Merci à notre curé, le père Silouane et à vous tous pour votre accueil très chaleureux.  Un petit clin d’œil du Seigneur, un clin Dieu : je suis très touché et très heureux de savoir que le premier qui a évangélisé la Polynésie française en 1834, le père Honoré Laval est né et a vécu à Saint-Léger-des-Aubées. Il n’y a pas de hasard !!! 
Merci Seigneur.